L’assassinat de saint Lambert et le culte voué à l’Evêque qui l’a suivi sont, bien sûr, à l’origine du développement de la petite bourgade mérovingienne installée au confluent de la Meuse et de la Légia. Sur le site du martyre, l’Evêque Notger fait construire un palais épiscopal et une église. Puis l’église s’adjoint des cloîtres, une petite église baptismale, et devient alors la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert. D’incendie en reconstruction, 3 cathédrales se sont succédé en face du palais pendant des siècles. L’ensemble a fini par s’étendre entre l’actuelle rue Joffre et la place du Marché jusqu’à la Révolution liégeoise (1789-1795).

Dès 1793, le pouvoir révolutionnaire français installé à Liège décrète la démolition de la cathédrale, considérée comme un « vestige de la tyrannie ecclésiastique ». Mais, même si les Liégeois reçoivent l’autorisation de venir s’y approvisionner en matériaux, l’évacuation des ruines prendra plus de 15 ans. Il se passera donc des années avant que le site de l’ancienne cathédrale, soit entièrement dégagé et devienne la place principale de la ville, baptisée « place Saint-Lambert ».

Pour occuper cet espace vide, les idées n’ont pasmanqué ! Peut-être deviendra-t-il un jardin ? Y construirait-on une salle de spectacle ? Pourquoi
pas un monument à la gloire de Napoléon? Rien n’est encore décidé quand, au milieu de 19e S, les autorités de la ville mettent en pratique leurs nouvelles idées pour améliorer la circulation à Liège. La place devient ainsi le point de rencontre de nouvelles percées, et le point central d’un sens giratoire pour les transports en commun.

Les commerces profitent de l’arrivée d’un public nombreux pour s’implanter dans le quartier. Le Grand Bazar s’installe dès 1885, et s’agrandit en 1900 en style Néo-Renaissance. Longtemps, sa façade illuminée a annoncé la présence de Saint-Nicolas ! Les enfants sages le rencontraient dans le paradis des jouets et repartaient avec un « clicclac » souvenir de ce petit moment de bonheur…
D’autres établissements entouraient la place Saint-Lambert et sa petite soeur la place Verte : Sarma, le Bon Marché, l’Innovation, le Phare, des
hôtels, des cafés…

Pourtant, en 1960, les routes restent encombrées et les responsables veulent transformer le site en un carrefour de voies rapides. On exproprie à tout-va, depuis le « Cadran » jusqu’à la rue Léopold. Mais si les démolitions se réalisent, les difficultés fi nancières, le mécontentement des défenseurs du patrimoine, des commerçants et des habitants vont bloquer longtemps les projets de reconstruction. A partir des années 1970, un trou béant reste en place au coeur de Liège, avant que prenne vie le projet novateur de l’architecte
Claude Strebelle, dans les années 1990.

Aujourd’hui, si l’endroit continue à accueillir la circulation des bus, il n’est plus le seul : la place de l’Opéra et la gare Léopold en reçoivent maintenant une partie. Au centre de la place, des
pierres de couleurs différentes simulent le plan des anciennes cathédrales, et des colonnes en métal rappellent sa largeur. Leur soubassement a été découvert grâce aux recherches des archéologues et des vestiges de l’histoire de notre ville, en particulier des traces de nos 3 cathédrales successives, sont magnifiquement mis en scène à l’Archéoforum, le musée situé au-dessous de la place.

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