Ceci n’est pas un corps arrive en Belgique. Coproduite par l’agence Tempora, The Institute for Cultural Exchange (IKA) et l’association Demeter, elle s’installe dans une version actualisée au Musée de La Boverie à Liège, du 22 novembre 2019 au 3 mai 2020.
Ceci n’est pas un corps : emprunté à La trahison des images de Magritte, le titre de l’exposition exprime bien l’idée que plus on cherche à se saisir du réel, plus il s’éloigne. En 44 œuvres, 6 sections et une ligne du temps reprenant les nombreuses formes de représentation du corps dans l’histoire de l’art, elle présente le vaste champ des possibles exploré par les artistes hyperréalistes. Chaque section s’articule autour d’un concept formel fournissant les clés de compréhension nécessaires pour appréhender les œuvres, dont le nombre a été augmenté pour l’occasion.
La sélection proposée, présentant des œuvres phares de Duane Hanson, Paul McCarthy, Ron Mueck, Patricia Piccinini et se clôturant par le buste de Warhol par Kazuhiro Tsuji (Oscar du meilleur maquillage et coiffure pour son masque de Winston Churchill dans le film Darkest Hour), offre un aperçu condensé du mouvement hyperréaliste et révèle à quel point la représentation de l’humain a toujours été sujette à évolution. Comme tout grand art, l’hyperréalisme nous tend un miroir dans lequel se reflète notre époque tourmentée. C’est inattendu, saisissant, parfois angoissant, souvent amusant et toujours passionnant. La dernière section, spécialement ajoutée pour La Boverie et intitulée « Frontières mouvantes », aborde le présent et le futur de l’hyperréalisme par l’influence des outils numériques tels qu’internet, smartphones et tablettes. Le visiteur pourra également découvrir la manière dont travaillent les artistes, grâce à plusieurs espaces où sont présentées des interviews et des vidéos les montrant à l’œuvre.
La notion d’hyperréalisme apparaît dans les années 1960/1970 en sculpture. Comme son nom l’indique, elle cherche à imiter les formes et les textures du corps humain afin d’en offrir une illusion parfaite, donnant le sentiment de se trouver face à une réplique exacte de la réalité. Ce mouvement émerge d’abord aux États-Unis, où des artistes tels que Duane Hanson, John DeAndrea et George Segal se tournent vers une représentation réaliste du corps par le modelage, le moulage et l’application polychrome de peinture à la surface de leurs sculptures. Les générations suivantes d’artistes tels que Maurizio Cattelan, Ron Mueck, Sam Jinks ou la Belge Berlinde De Bruyckere vont poursuivre dans cette voie tout en développant leur propre langage.
Tempora, agence belge spécialisée dans la conception, réalisation et gestion d’expositions, n’en est pas à son coup d’essai à La Boverie. En 2016, l’agence avait produit, en partenariat avec Anne Sinclair, l’exposition 21 rue La Boétie, et prépare actuellement Warhol, the American Dream Factory, qui s’y installera dans un an.
Inauguré en mai 2016, l’actuel Musée de La Boverie, lieu emblématique de la vie culturelle liégeoise, propose des expositions de niveau international et une collection permanente des Beaux-Arts présentant des œuvres de grands artistes (Ingres, Picasso, Gauguin, Monet, Magritte, Magnelli, Malévitch…) à travers un parcours chronologique du XVIe siècle à nos jours.
Le projet architectural de rénovation et d’extension des bâtiments de l’ancien MAMAC a été confié par la Ville de Liège à Rudy Ricciotti, Grand Prix National d’Architecture et auteur du MUCEM à Marseille. L’exposition Hyperrealism Sculpture a été auparavant présentée au Musée des Beaux-Arts de Bilbao (Espagne), au Musée d’Art Contemporain de Monterrey (Mexique), à la National Gallery de Canberra (Australie) et à la Kunsthal de Rotterdam.
Informations pratiques
- Du 22 novembre 2019 au 3 mai 2020
- Musée de La Boverie (Parc de la Boverie, 4020 Liège)
- www.expo-corps.be
- IG : hyperrealismsculpture_expo
- FB : EXPO Hyperrealism Sculpture