Entre commerces chics et résidences rénovées, le quartier au nord de la Cathédrale est devenu la nouvelle « place to be » liégeoise. C’est ici aussi que s’installera la prochaine Braderie du centre-ville, qui mérite votre visite à la fin de ce mois. Toujours à l’affût de petites escapades culturelles dans notre belle ville, le MagLiège vous propose une courte diversion attrayante entre deux achats : la visite de l’ancienne collégiale Saint Denis, une étape mise en valeur par l’ASBL du Circuit des Collégiales de Liège. Alors, en piste ?
Jusqu’à la fin du 18e siècle, Liège était, à juste titre, baptisée « la ville aux 100 clochers ». L’histoire de Liège dépendait d’un pouvoir religieux, et son patrimoine ecclésiastique était impressionnant : c’était notre Palais des Princes-Evêques, la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert, une chartreuse, des abbayes, des couvents, des béguinages Ouf! Et aussi sept collégiales… Nos anciennes collégiales restent les témoins privilégiés de la naissance de la principauté de Liège et sont aujourd’hui toutes classées “patrimoine exceptionnel de Wallonie
Mais au fond, qu’était-ce, une « collégiale » ? C’était une église qui abritait un chapitre (on l’appelait aussi un « collège ») de chanoines, des religieux laïcs, qui ne prononçaient donc pas de vœux, mais étaient astreints au célibat
et tenus de chanter les sept offices : matines, prime, tierce, sexte, none, vêpres et complies.
Jusqu’au début du 11e siècle, 7 églises collégiales ont ainsi été édifiées ou reconstruites, presque toutes sous Notger. Certaines d’entre elles faisaient partie de l’enceinte fortifiée que notre évêque bâtisseur avait imaginée pour assurer la tranquillité de la ville. Les collégiales Saint-Pierre, Saint-Martin, Saint-Paul, SainteCroix, Saint-Jean l’Évangéliste, Saint-Denis et Saint-Barthélemy dessinaient, avec les abbayes Saint-Laurent et Saint-Jacques, une sorte de « couronne spirituelle » autour de la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert. De ces 7 collégiales initiales, il n’en reste en réalité plus que 6. La plus ancienne, St-Pierre, était autrefois très proche de l’actuel palais provincial. Elle a disparu au début du 19e S, pendant le régime français
À côté de leur caractère purement religieux, les collégiales étaient des lieux de savoir et ont véritablement joué un rôle prépondérant dans le rayonnement des écoles liégeoises du Moyen Age : c’est à cette époque que Liège a mérité le titre d’Athènes du Nord.
A deux pas de la Braderie, votre Mag vous emmène aujourd’hui à la découverte de l’église Saint-Denis. Depuis la place du même nom, nous découvrons son imposante silhouette. Elle a une forme un peu curieuse et montre une grande diversité de styles et de matériaux.
Puisque l’église primitive était intégrée dans la première enceinte de la cité au Moyen-Age, elle faisait partie de son système défensif. En est témoin la tour rectangulaire construite en grès houiller – un matériau extrait de notre sous-sol – flanquée de deux tourelles d’escaliers, carrées dans le bas et octogonales dans leur partie supérieure, le tout au-dessus du Westbau, le chœur occidental de ces collégiales.
Ensuite, la Collégiale a subi de nombreuses transformations qui n’ont pas toujours été achevées, mais dont elle garde toutes les traces.
Entrons dans l’église, pour y découvrir tout un mobilier et des sculptures, tous chefs-d’œuvre du savoir-faire liégeois. Le maître-autel, en marbre et en bois doré, est un simple tombeau surmonté d’un trône d’exposition, flanqué de deux statues sculptées en marbre de Carrare : Vierge à l’enfant et saint Denis
Dans la nef, à droite, le célèbre retable « de la Passion et de la vie de saint Denis », qui faisait jadis partie du maître-autel, est une pièce unique à Liège et l’un des plus beaux conservés en Belgique. Sculpté au début du 16e siècle, il provient probablement d’un atelier brabançon et illustre la Passion du Christ dans sa partie supérieure. Dans la prédelle (la partie inférieure, donc), voici la légende des deux saints Denis: l’Aréopagite (considéré comme le premier évêque d’Athènes et Saint Denis (le premier évêque de Paris). L’œuvre est remarquable d’une part par la qualité et la finesse de sa réalisation et d’autre part par ses dimensions impressionnantes (près de 5 m de hauteur)
Cette belle collégiale combine divers styles, du roman au rococo. Elle a connu André-Modeste Grétry, quand il y était enfant de chœur, et le baptême de Georges Simenon en1903.
En mars 2011, la collégiale Saint-Denis a célébré les mille ans de sa dédicace. C’est donc une richesse du patrimoine liégeois. Une richesse que l’ASBL du Circuit des Collégiales de Liège a souhaité mettre en valeur, en même temps que nos autres collégiales.
Merci à tous ces passionnés pour la promotion touristique, patrimoniale et artistique de ce circuit. Et à bientôt dans votre MagLiège pour une nouvelle découverte !
Informations
Horaires
Du lundi au samedi : de 10h-17h
Dimanche : église de 9h30 – 17 h
Cloîtres : de 9h30 – 11h30