A Liège, à l’approche de décembre, petits et grands guettent avec impatience l’arrivée de l’European Circus dont tous virtuoses nous captivent par leur savoir-faire. Mais savez-vous qu’ils sont tous les lointains descendants d’artistes qui ont charmé leur public depuis des milliers d’années ?
Les arts du cirque sont apparus parallèlement en Extrême-Orient, dans la Grèce antique, en Inde et dans d’autres endroits du monde. Des images datant de ces époques reculées nous le montrent. Auriez-vous imaginé que des acrobates et des jongleurs sont représentés sur des dessins chinois qui datent de plusieurs siècles ? Que des poètes et philosophes de l’époque grecque classique parlent déjà des acrobates ? Et que le mot « cirque » actuel vient du latin «circus», nom de l’enceinte dans laquelle les Romains se réunissaient pour assister à des jeux publics ? A l’origine, le cirque romain accueillait surtout des courses de chars et des combats de gladiateurs, mais les spectacles rassemblaient aussi des comédiens, ancêtres de nos clowns, des écuyers, des funambules au-dessus de l’arène. Le tout sous les encouragements d’un large public, puisque les spectacles étaient gratuits… les empereurs voulaient divertir le peuple pour s’attirer sa bienveillance !
Avec la fin de l’Empire Romain, les artistes quittent les grands édifices. Dès le Moyen-Age, jongleurs, dompteurs, acrobates, montreurs d’ours commencent à voyager de foire en foire, de château en château. Souvenons-nous de Rémi, de ses amis les chiens savants et de Joli-Cœur le singe…Dans « Sans Famille », Hector Malot nous raconte avec émotion le monde fascinant de ceux qu’on appelait alors les « saltimbanques » et qui ne porte plus le nom de cirque, puisque les spectacles n’ont pas lieu dans une enceinte.
Bien plus tard, vers 1770, Philip Astley, professeur d’équitation, présente avec ses élèves un spectacle de dressage et d’acrobaties équestres au son de fifres et de tambours. La taille de la piste résulte probablement de la distance nécessaire entre l’écuyer, la longe et le cheval ?
Et c’est en Angleterre, toujours, que va renaître le mot « circus ». Un des anciens élèves d’Astley, Charles Hughes, le popularise quand il installe son spectacle à Londres sur une place du nom de St George Circus. Il baptise son établissement « The Royal Circus », et c’est le premier amphithéâtre moderne à porter le nom de cirque.
L’invention de la tente de spectacle, le chapiteau, est encore plus récente et date du 19e siècle. Aux Etats-Unis, les villes nouvelles sont très loin les unes des autres, et les millions d’immigrants qui s’y sont installés aspirent à se distraire. Pour leur plus grand plaisir, des dizaines de troupes sillonnent alors le pays en déplaçant avec elles toute leur caravane. L’exemple américain le plus fameux est évidemment celui du cirque Barnum ! Sous l’influence américaine, peut-être, de nombreux cirques itinérants se produisent sous chapiteau en Europe, surtout à partir du 20e siècle.
A Liège, c’est maintenant toute l’année que nous pouvons entrer dans le monde du cirque. Depuis plus de 2 ans, « Scènes de Cirque » propose au public de découvrir, de s’initier et de développer l’univers du cirque et de ses techniques, et cela lors de stages, d’interventions auprès des écoles et d’organismes sociaux ou d’évènements culturels. Ils proposent aux participants, depuis les enfants de maternelle jusqu’aux adultes, diverses formules pour leur faire découvrir ou mettre en place un spectacle. Au menu, jonglerie, clown, trapèze et équilibre,…chacun apprendra selon ses goûts, tout en s’amusant.
En janvier, leur équipe ouvrira des cours de cirque à Liège : des cours à l’année pour les enfants qui ont envie de développer leur talent circassien ainsi que des stages durant les congés scolaires. Ils organisent aussi des anniversaires pour les parents qui souhaitent jumeler cirque et amusement pour la fête de leurs enfants
Et ce n’est pas tout ! Le 21 septembre dernier, ils ont lancé, à Liège, la première édition du festival de cirque “Scènes de Cirque”. Basé sur le volet pédagogique ainsi que sur le volet artistique, il a permis au public de s’essayer aux arts du cirque tout en admirant des artistes professionnels qui ont décidé d’en faire leur métier. Au vu du succès rencontré, une deuxième édition est déjà prévue pour le 12 septembre 2020
Le cirque, c’est beaucoup plus que des prouesses techniques : c’est un art et une école de liberté. Alors, sans hésiter, entrons dans l’univers magique de Scènes de Cirque !
Josette Lamotte